Comme tu sembles calme tout à coup
Violaine
Nous ne nous blottirons pas du tout
tu es de l’autre bord maintenant
de la tendresse
Mais qui donc à leur tour prendra
soin des enfants
Pourrai-je tout inventer
Mets ce loup sur tes yeux pour
au moins quelque indice qu’ils
feindront de ne pas reconnaître
Toute la mer à ta peau
La mer douce
Caressante
Lécheuse
Tu seras bénie grosse à jamais
habitée d’œufs innombrables qui
s’agglutineront à tes parois exaucées
Bien sûr je me charge des enfants
ne t’inquiète pas
Je serai consolante berceuse si bonne
Travaillante
Je leur ferai des chambres bleues
Des boîtes de toutes sortes
De gros œufs durs antiques où tendre
l’oreille pour écouter la mer
Pour écouter la mer
La vie après la perte, pour ceux qui restent, pour celle qui part…
1. Quel élément de la nature représente le réconfort dans le poème ?
2. Que signifie d’après toi le vers « tu es de l’autre bord maintenant » ?
3. Repère les adjectifs présents dans « Comme tu sembles calme ». Qu’ont-ils en commun ?
4. Observe à quels temps les verbes sont conjugués. Qu’est-ce que cela apporte de particulier au sens du poème ?
5. Observe l’énonciation particulière du texte. Trois pronoms différents y sont utilisés. Comment cela influence-t-il ta façon de réciter ce poème ?
Activité d’écriture
Écris à ton tour un poème en t’adressant à quelqu’un qui t’est cher, un peu comme si tu lui parlais au creux de l’oreille. Qu’aimerais-tu lui dire ?
Liens utiles
- Extrait de poèmes lus par Geneviève Amyot elle-même, dans la médiathèque des Productions Rhizome.
- Les poètes Luc Lecompte et Jean Désy, ainsi que le veuf de la poète, Benoit Turcotte, accordent des entrevues vidéo en 2007. Dans la médiathèque des Productions Rhizome.
- Commentaire de lecture de Mathieu Simoneau sur la réédition de poèmes de Geneviève Amyot par Le Noroît. « Geneviève Amyot, Corps d’atelier », Nuit blanche magazine littéraire, 29 octobre 2014.
Amyot, Geneviève, « Comme tu sembles calme… », Corps d’atelier, Montréal, Éditions du Noroît, 1990.